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Écoute ton silence

Un de mes chers collègues et ami pédiatre s’interrogeait à propos de l’importance que devrait avoir une initiation artistique au cours de la formation médicale pour accéder à de meilleures interactions avec les êtres et les choses.

Il m’écrivait se souvenir lui avoir confié les bienfaits retirés d’une expérience théâtrale conjointe au début de mes études médicales et au cours de laquelle s’étaient précisées diverses approches du don de présence si précieux au médecin.

Revues générales
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Les fuites urinaires chez l’enfant sont prises en charge à partir de l’âge de 6 ans et sont considérées comme normales avant cet âge. L’interrogatoire est l’élément clé qui va vous permettre de mieux définir ces fuites urinaires et d’éliminer des causes simples, comme la constipation qui doit être traitée afin de réévaluer à nouveau la situation urinaire [1, 2]. L’examen clinique vérifiera l’abdomen (à la recherche de signes de constipation), les organes génitaux externes et les examens neurologique et orthopédique (visée étiologique).
D’autres examens (échographie des voies urinaires, examens urinaires ± bilan urodynamique) peuvent être réalisés afin de mieux définir le type de trouble mictionnel de l’enfant pour adapter la prise en charge de façon plus spécifique [3]. Celle-ci comporte toujours en premier lieu des mesures hygiéno-diététiques (répartition des boissons, position mictionnelle…), avec une éducation majeure des patients/parents, auxquelles viennent s’ajouter, si besoin, une rééducation ou des traitements médicamenteux qui diffèrent selon le trouble mictionnel [4].

Analyse bibliographique
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Une carence en vitamine B12, majoritairement causée par une insuffisance d’apport et rarement par une malabsorption, est une cause importante de trouble du neurodéveloppement sévère chez le jeune enfant. Une étude suédoise récente estime que l’incidence des symptômes neurologiques liés à une carence en vitamine B12 pourrait être estimée à 1 sur 320 nourrissons. Plusieurs programmes nationaux et études pilotes ont évalué l’intérêt du dépistage d’un déficit en vitamine B12, le pronostic des nourrissons dépistés et pris en charge étant excellent.
Le but de cette étude était d’évaluer l’impact du dépistage néonatal d’un déficit en vitamine B12 sur la survenue de symptômes.

Analyse bibliographique
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Le BRUE est un malaise bref, résolu et inexpliqué du nourrisson. Il est défini comme un épisode de cyanose ou pâleur, de respiration anormale, de tonus musculaire anormal ou de réactivité altérée chez un nourrisson de moins de 1 an, sans cause identifiée. Il conduit souvent à des hospitalisations inutiles et des examens non justifiés. En 2016, l’académie américaine de pédiatrie a défini les patients à faible risque de malaise grave : âge > 60 jours, naissance après 32 SA et terme ajusté de plus de 45 SA, absence de mesure de réanimation, durée de l’évènement inférieur à 1 minute, 1er épisode. Dans ce cas, les recommandations sont d’observer l’enfant sur une courte période, de réaliser un ECG, une glycémie et une recherche de coqueluche. Les nourrissons ne répondant pas à ces critères étaient classés en risque élevé de malaise grave.

L’année pédiatrique 2024
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Les actualités en allergologie, toujours aussi nombreuses d’une année à l’autre, concernent les allergènes et les allergies ainsi que les modalités de survenue de ces dernières. Ces allergies sont étroitement dépendantes de l’environnement, du réchauffement climatique et des comorbidités du patient. Pour plus de commodité de lecture, nous les avons classées sous la forme d’un abécédaire. Les anaphylaxies et les allergies alimentaires restent au premier plan des préoccupations des allergologues. Il est indispensable que les médecins de première ligne, pédiatres et médecins généralistes, soient davantage impliqués dans la détection des signes et symptômes des allergies, en particulier de l’anaphylaxie, et dans le suivi du parcours de soins des patients allergiques.

L’année pédiatrique 2024
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Annoncée comme imminente fin 2023, une seconde mise à jour du Protocole national de diagnostic et de soins (PDNS) des arthrites juvéniles idiopathiques (AJI) a été mise en ligne en février 2024 sur le site de la Haute Autorité de Santé (HAS) [1].

Après un premier PNDS en 2009 et une première mise à jour en 2017, cette nouvelle mise à jour concerne toutes les formes d’AJI, y compris les AJI associées au psoriasis ; elle donne plus de place aux indications des examens d’imagerie ; elle intègre les données les plus récentes de la littérature et des avis d’experts, avec une volonté de privilégier une approche treat-to-target [2], visant donc à définir des objectifs avec un timing précis en étant prêt grâce à un suivi rapproché des patients (le “tight control” des anglo-saxons) à réajuster le traitement assez rapidement lorsque la réponse n’est pas satisfaisante.

L’année pédiatrique 2024
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Les modulateurs de CFTR représentent une avancée majeure dans le traitement de la mucoviscidose en ciblant la cause sous-jacente de la maladie. La protéine CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator) joue en effet un rôle important dans la régulation du transport des ions à travers les membranes cellulaires et les mutations du gène CFTR entraînent une dysfonction de cette protéine, provoquant l’accumulation d’un mucus épais et collant. Les modulateurs de CFTR, disponibles sur le marché depuis 5 ans environ, sont des médicaments qui corrigent ou améliorent le fonctionnement de cette protéine défectueuse.

L’année pédiatrique 2024
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La tendance actuelle est de se demander quelle planète nous allons laisser à nos enfants. Mais si on se demandait également, quels enfants allons-nous laisser à notre planète ?
De nombreux articles ont été consacrés aux millénials, ces enfants nés après 1980, qui ont grandi avec l’apparition d’internet. En revanche, peu d’écrits concernent les enfants nés après 2010. En les appelant “Alpha”, et en délaissant ainsi l’alphabet latin utilisé pour identifier les générations X, Y et Z, les sociologues ont sans doute souhaité insister sur les caractéristiques novatrices d’un groupe social résolument différent.
Alors préparons-nous à plonger dans le monde étonnant d’une génération pas tout à fait comme les autres.

L’année pédiatrique 2024
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Les traitements actuellement disponibles dans la DA de l’enfant sont le dupixent à partir de 6 mois (les données de l’étude de phase III ont été publiées précédemment [1], les données de l’accès précoce en France seront présentées prochainement), et l’upadacitinib à partir de 12 ans.
Les alternatives thérapeutiques sont donc moins nombreuses que chez l’adulte et les besoins tout aussi importants !

L’année pédiatrique 2024
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Des pédiatres français ont publié dans le New England Journal of Medicine [1] une étude prospective multicentrique sur l’efficacité de l’anticorps monoclonal nirsévimab contre les hospitalisations, lors de sa 1re saison de commercialisation en France en septembre 2023. Cette étude a inclus 1 035 nourrissons âgés de moins de 1 an, entre octobre et décembre 2023 : 690 avaient été hospitalisés pour bronchiolite à VRS, et 345 patients contrôles avaient été hospitalisés pour une infection autre que liée au VRS. Au total, 8 % des nourrissons VRS + avaient reçu le nirsévimab, vs 28 % des patients contrôles non VRS. Ils concluent que l’efficacité estimée du nirsévimab contre l’hospitalisation due au VRS est de 83 %.

L’année pédiatrique 2024
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Les dernières années ont été marquées par une recrudescence massive des infections respiratoires basses à VRS, avec un hiver 2022-23 que nul pédiatre, ambulatoire ou hospitalier, n’est près d’oublier. Afflux massif de patients en cabinet, aux urgences, saturations de capacités d’hospitalisation en secteurs conventionnels ainsi qu’en soins intensifs et réanimation, nécessité de transférer des patients sur plusieurs centaines de kilomètres : il était urgent d’apporter une solution pour éviter de se retrouver à nouveau dans une telle situation. Avec un sens du timing remarquable, ce ne sont pas un mais deux produits qui ont obtenu une AMM en 2023 dans la prévention des infections respiratoires basses à VRS du nourrisson de moins de 1 an : le nirsevimab, anticorps monoclonal de demi-vie prolongée, et l’Abrysvo, vaccin bivalent recombinant pour la femme enceinte [1, 2].