Les CNEP n’ont qu’une définition négative : ce sont des manifestations paroxystiques d’allure neurologique, non volontaires, évoquant le diagnostic de crise d’épilepsie, sans activité cérébrale anormale à l’EEG, sans autre cause somatique, sous-tendues par des mécanismes psychologiques. Ce trouble, à la frontière entre neurologie et psychiatrie, pose de nombreuses difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Il a de graves retentissements sociaux, professionnels et familiaux et entraîne une invalidité supérieure à l’épilepsie, à fréquence de crises équivalente. Enfin, il expose les patients aux effets secondaires des traitements antiépileptiques au long cours. L’évoquer est donc nécessaire, en faire le diagnostic, plus difficile…

Cas clinique : Isis

J’avais suivi Isis de 9 à 12 ans pour des difficultés relationnelles avec ses pairs et dans les apprentissages scolaires. Le début de l’adolescence avait entraîné chez cette fille unique choyée des troubles oppositionnels importants que les parents supportaient très mal : “Après tout ce qu’on a fait pour elle… !”. La prise en charge individuelle et familiale avait été brutalement interrompue après une consultation neurologique à la suite d’une crise d’épilepsie généralisée. En effet, à la suite de la prescription d’un traitement antiépileptique, toute opposition avait cessé, Isis était “redevenue très gentille, comme avant” ! Ses résultats scolaires ne s’amélioraient pas du tout, certes, elle était de plus en plus isolée de ses camarades et s’est progressivement déscolarisée. En effet, malgré le traitement, les crises se répétaient, souvent atypiques, entraînant une augmentation progressive du traitement de cette épilepsie “pharmaco-résistante”. Ses parents la couvent, sont à son service, envahis par une angoisse de mort massive.

À l’âge de 22 ans, 10 ans[...]

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