Böckenhauer J, Schild R, Kemper MJ et al. Volume expansion mitigates Shiga toxin-producing E. Coli-hemolytic uremic syndrome in children. Pediatr Nephrol, 2024;39:1901-1907.

Les E. Coli producteurs de shiga-toxines (STEC) peuvent induire une entérocolite qui est suivie dans 15-20 % des cas par un syndrome hémolytique et urémique (SHU), atteignant majoritairement les enfants de moins de 5 ans. Les principaux organes atteints sont le rein et le système nerveux central. En l’absence de traitement spécifique, la prise en charge est celle des complications. Au début d’un SHU, les enfants sont déshydratés après plusieurs jours de gastroentérite mais en contrepartie, ceux avec une atteinte rénale aiguë sont parfois oligo/anuriques avec un risque de surcharge vasculaire. Ainsi, certaines équipes mettent en place une restriction hydrique limitée aux pertes insensibles et à la diurèse. Mais des auteurs ont montré qu’une expansion volémique corrige la déshydratation et favorise la perfusion des organes pouvant ainsi limiter les lésions rénales et/ou neurologiques.

En l’absence de protocoles bien définis, le but de ce travail était d’évaluer, chez des enfants présentant un SHU, le bénéfice d’une expansion volémique précoce sur l’évolution de la maladie.

Il s’agissait d’une étude rétrospective réalisée en Allemagne ayant repris les dossiers d’enfants avec un diagnostic de SHU entre 2019 et 2022 et ayant reçu une expansion volémique. Ils ont été comparés aux dossiers d’enfants (cohorte historique) ayant eu un SHU entre 2009 et 2018 et qui avaient reçu une hydratation en fonction de leur diurèse. Le débit de filtration glomérulaire était établi avec la formule de Schwartz. L’expansion volémique consistait à administrer du sérum physiologique pour atteindre un poids cible, c’est-à-dire le poids antérieur connu + 5 %, dans les 48 premières heures.

Au total, 149 enfants dont 53 % de filles, avec un âge moyen de 3,9 ans (1,7-8,1) ont présenté un SHU entre 2009 et 2022. La PCR des selles était positive à STEC dans 76 % des cas. Une atteinte du système nerveux était retrouvée dans 29 % des cas et une dialyse d’une durée médiane de 10 jours était réalisée chez 57 % des enfants. 2 % ont eu une insuffisance rénale terminale et 2 % des patients sont décédés.

Les patients avec une expansion volémique avaient un gain pondéral médian significativement plus élevé que ceux de la cohorte historique à 48 h de l’admission (7,8 % vs 1,2 %, p < 0,0001). La nécessité d’une dialyse n’était pas différente entre les deux groupes (55,3 % vs 57,7 %, p = 0,8). Cependant, l’atteinte neurologique était significativement diminuée dans le groupe d’expansion volémique par rapport à l’autre groupe (15,8 % vs 34,2 %,[...]

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