13Dans tous les pays occidentaux, on constate une importante augmentation des troubles psychiatriques chez les jeunes, depuis 2020 : quelles peuvent en être la ou les causes ?
>>> En tout cas, il ne s’agit pas de l’augmentation de l’offre pédopsychiatrique, contrairement aux hypothèses des gouvernements successifs en France, qui estimaient pouvoir réduire les dépenses d’assurance maladie en réduisant le nombre des médecins : le nombre de pédopsychiatres en France reste dramatiquement insuffisant, que ce soit à l’hôpital, en institution ou en libéral, malgré les alertes successives aux pouvoirs publics.
>>> Serait-ce l’augmentation du repérage, du diagnostic ? À la marge seulement ! Bien sûr, les outils diagnostiques anglosaxons (DSM-5) et internationaux (CIM-11) tentent depuis 40 ans de mettre de l’ordre dans les symptômes psychiatriques : je dis bien symptômes et non maladies ! Même les médecins rédacteurs des DSM successifs l’écrivent dans leurs introductions (rarement lues, ni citées) : “Il n’y a pas de preuves du fait que chaque catégorie de troubles mentaux soit une entité autonome avec des frontières absolues la séparant d’autres catégories de troubles ou même d’une absence de troubles mentaux.” (DSM-4). Un exemple est celui du TDAH, estimé de plus en plus fréquent, un des éléments en cause en étant l’évolution de sa définition, restrictive dans le DSM-3 en 1980, beaucoup plus large dans le DSM-5.
Pour nous, cliniciens, l’augmentation de la souffrance des enfants, des adolescents et des jeunes adultes est donc indéniable, en fréquence et en intensité, depuis 4 ou 5 ans.
>>> La première hypothèse a été d’accuser le COVID-19 et les confinements de 2020-2021. Certes, ils ont imposé aux jeunes une déprivation sociale à un moment clé de leur développement psychique. Certes, ils ont pu entraîner une augmentation des maltraitances dans les huis-clos familiaux. Mais les conséquences nationales, sociales, familiales et individuelles devraient s’estomper depuis l’été 2021, où les progrès de la prise en charge des cas graves en réanimation, la généralisation de la vaccination ont fait reculer la mortalité et nous ont soulagés de ces angoisses de mort.
>>> Parmi les autres causes externes, lui ont succédé la prise de conscience du dérèglement climatique, les guerres en Ukraine, en Israël, la persistance des menaces terroristes. Les enfants paraissent en être relativement protégés par leurs parents, contrairement aux adolescents et aux jeunes adultes.
>>> En effet, un facteur[...]
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