Christensen R, Chau V, Synnes A et al. Preterm sex differences in neurodevelopment and brain development from early life to 8 years of age. J Pediatr, 2025;276:114271.

La prématurité entraîne un risque de lésions cérébrales avec un retard de maturation et de développement du cerveau. Plusieurs facteurs de risque comme le faible âge gestationnel, une infection postnatale, une maladie pulmonaire chronique ou un statut socio-économique précaire sont associés à un plus mauvais pronostic. Plusieurs études ont retrouvé que les garçons avaient plus de risques de morbidité et de retard du développement comparés aux filles, notamment dans les 2 années suivant la naissance. Une étude a montré une augmentation du volume de la substance blanche et une diminution du volume cortical chez les garçons par rapport aux filles. L’évaluation de cette différence entre filles et garçons est souvent limitée à la période de la petite enfance.

L’objectif principal de ce travail était d’évaluer et de comparer, de la période néonatale jusqu’à l’âge de 8 ans, l’évolution cognitive et motrice, et le développement de la substance blanche des filles et des garçons nés prématurément. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer si le sexe biologique de l’enfant pouvait modifier les associations entre les lésions cérébrales, l’exposition à la douleur et le développement neurologique.

Il s’agissait d’une étude prospective réalisée à partir d’une cohorte de prématurés nés entre 24 et 32 SA à Vancouver entre 2006 et 2013 et suivis jusqu’à l’âge de 8 ans. Les données démographiques et les comorbidités des patients étaient recueillies. Des échelles spécifiques du développement, validées, étaient utilisées pour apprécier le développement cognitif et moteur à 18 mois, 3, 4 ans et 1/2 et 8 ans. Une IRM était réalisée peu de temps après la naissance, au terme et à l’âge de 8 ans. La relation entre le sexe biologique, la sévérité des lésions cérébrales, l’exposition précoce à une douleur et l’évolution du neurodéveloppement était évaluée par un modèle d’équations d’estimation généralisées.

Au total, 78 garçons et 66 filles avec les mêmes caractéristiques néonatales et facteurs de risque ont été inclus et ont terminé l’étude. Le sexe masculin était associé à des scores cognitifs plus bas (β = –3,8, p = 0,02) et à un plus grand retard des acquisitions motrices (OR 1,8 ; p = 0,04), quel que soit l’âge. De plus, le sexe masculin était associé à une plus faible anisotropie fractionnelle de la substance blanche au cours du temps (β= –0,01 ; p = 0,04). Ainsi, le sexe biologique modifiait les associations entre les lésions cérébrales sévères, la douleur précoce et l’évolution du développement neurologique. En cas de lésions[...]

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